Coucou mes licornes. Je vous ai manquée ? En tout cas vous m’avez manquées. Désolée pour cette longue interruption. Des fois, quand tout va mal, on n’a pas envie de parler, on n’a pas d’humour, on a juste besoin de traverser les événements en se taisant et en fermant les yeux très fort, le temps que ça passe. Et pour être honnête, ces 2 derniers mois n’ont pas été une sinécure. J’avais besoin d’un peu de recul pour pouvoir digérer ce qui m’est arrivé dernièrement et vous en parler. Dans les semaines qui viennent, je vais donc revenir sur cette période douloureuse avec vous en abordant les points sensibles mais toujours avec une touche d’humour.
Lorsque les psychologues parlent de rupture amoureuse, ils préconisent toujours la même chose : respecter et accepter son état psychologique qu’il s’agisse d’euphorie ou de chagrin. Il est courant de comparer une rupture à un deuil. Aussi, on distingue 7 étapes à traverser lorsqu’on est en pleine séparation :
- Le choc, l’incompréhension
- Le déni
- La colère
- Le marchandage
- La dépression, la douleur
- L’acceptation
- La reconstruction
Bon, ce qui est un peu compliqué c’est qu’on peut très bien avoir franchi avec brio la 6ème étape et régresser soudainement vers la 2ème. C’est traître, ces choses-là !
Toujours est-il qu’ayant « fait un break » une première fois 2 mois avant d’avoir définitivement rompu, j’en étais déjà à la 5ème étape lorsque j’ai pris la décision de rompre une bonne fois pour toute. J’ai rapidement fait un retour vers le déni, période pendant laquelle je sortais beaucoup et fréquentais assidûment les applis de rencontre pour fuir mon chagrin et ma trouille monstre de me retrouver toute seule à 35 ans.
Puis, un jour je me suis posée j’ai accepté ma peine et je me suis autorisée à me sentir seule et malheureuse. J’ai commencé à prendre un peu de recul et à observer notre relation sous un jour nouveau. J’ai beaucoup culpabilisé tout au long de cette relation parce que pendant que je développais mon entreprise, c’était à lui de faire rentrer de l’argent au sein de foyer et parce qu’il m’est arrivé de désirer un autre. Mais en prenant de la distance, j’ai arrêté de culpabiliser :
Développer mon entreprise à temps plein était une décision que nous avions prise à deux. Cela lui a également permis de se concentrer sur sa carrière au point de monter son entreprise avec d’anciens collègues et de devenir l’une des meilleures boites dans son domaine. Car entre la culpabilité de faire peser sur ses épaules ce poids (sa famille ne manquait d’ailleurs jamais d’en rajouter une couche) et l’envie de passer plus temps ensemble (il rentrait vers 22h tous les soirs), je m’étais donnée pour mission de faire en sorte qu’il n’ai à se préoccuper de rien d’autre que de son travail. Ainsi, au lieu de me concentrer sur mon entreprise, je passais mon temps à m’occuper de la maison : trouver un appartement à acheter, faire les démarches administratives pour acheter l’appart, organiser le déménagement, décorer l’appart, entretenir l’appart, lui laver ses slips, gérer nos finances (sans légitimité puisque je ne n’étais pas celle qui gagnait l’argent), faire la secrétaire…
Charge mentale ? Vous avez parlé de charge mentale ?
Bref, mon pire cauchemar se réalisait : j’étais une femme au foyer, une femme entretenue et Dieu que je culpabilisais. Petit à petit, je perdais confiance en moi, constatant que mon entreprise ne décollait pas autant que je voulais. Je n’étais bonne qu’à ça : faire la Conchita. Et encore, je n’étais même pas si bonne que ça. Je déteste tellement faire le ménage ! Comme dirait Carrie Bradshaw “Quand tu m’as épousée, tu savais que j’étais plus Coco Chanel et que coq au vin.”
En ce qui concerne mon désir, j’ai fini par comprendre que c’est difficile de désirer quelqu’un qui est rarement là, qui ne dit jamais « je t’aime » de lui-même, qui n’a jamais de geste tendre et qui ne cherche même pas à me faire sentir qu’il m’aime et qu’il me désire au lit. Mais surtout, c’est difficile de désirer quelqu’un qu’on materne. Bizarrement, les petits garçons ne m’ont jamais faite bander. Est-ce parce que je ne suis pas un prêtre catholique ?
Soyons francs : je ne suis pas le genre de fille niaise à rêver du prince charmant en s’extasiant devant les couples de personnes âgées mais, aussi princesse que je sois (j’admets être un peu snob sur les bords, parfois), de toute évidence, je ne suis pas non plus le genre de femme qui se contente qu’on lui tende une carte bleue en guise de « je t’aime. »
Il faut au moins ajouter “tiens, vas t’acheter la nouvelle collection de Lalaa Misaki pour GEMO, mon amour.”

Et puis, j’ai fini par distinguer ce qui avait été la goutte qui avait fait déborder le vase : quand j’ai accepté l’échec de Curvista, mon entreprise, j’ai eu un moment de déprime qui a duré plusieurs mois. Pourtant, je ne m’étais pas autorisée à exprimer mon mal-être. Quand tu as une forte personnalité, les gens ont tendance à compter sur toi pour les rebooster et les monter vers les hauts. Tu n’as pas le droit, toi, d’avoir des jours sans. Je savais que je n’allais pas bien mais je n’avais même pas compris que perdais pieds. On pourrait s’attendre à ce que celui avec qui je vis s’en rende compte. Mais non. Pas le temps. Trop de boulot. Pas la tête à ça. Jamais la tête à moi.
Et comme si cela ne suffisait pas, j’ai dû essuyer les réflexions de certains membres de sa famille sans aucune réaction de sa part. Elle est là, la goutte d’eau. Pourquoi avoir peur d’être seule ? Je l’étais déjà depuis longtemps.
Bon, inutile de vous dire que j’ai remis à leurs places ces personnes indélicates dans les règles de l’art. Vous me connaissez. Mais, pour une fois, j’aurais aimé avoir le droit d’être fragile et qu’on prenne ma défense. Pour une fois, j’aurais aimé me sentir en sécurité et à ma place. Ben oui, si tu me cherches, tu me trouves très vite, surtout quand je ne suis pas d’humeur à supporter ta négativité, bitch.
Voilà, c’est en comprenant tout ça que je suis directement passée à la 6ème étape, l’acceptation, sans passer par la case départ et sans toucher les 10.000€. C’est là que j’ai compris que cette rupture était la meilleure chose que j’avais faite depuis longtemps.
Prochaine étape, la reconstruction. Vous serez là ?
Et vous, ça vous ai déjà arrivé de culpabiliser dans une relation avant de réaliser que vous êtes loin d’être la seule à qui incombe la faute ?
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