En tant que célibataire, nous avons toutes été confrontées à cet instant délicat où l’on fait connaissance avec un homme qui semble si intéressant, si unique, jusqu’à ce que, patatras, il prononce une phrase qui le fait instantanément baisser dans votre estime.
Ces derniers temps, le dernier à avoir prononcer la phrase qui a fait “plouf” m’a dit : « Quand j’entends qu’une femme prend des plan cul, je suis déçu et mon intérêt pour elle baisse parce que les femmes vivant leur sexualité plus par amour que les hommes, lorsqu’elles couchent avec un homme sans sentiment, elles acceptent d’être utilisées. »
Les femmes, incapables de ressentir un désir pour un homme sans être amoureuse de lui ? Bien sûr, et lorsque nous pétons, ça sent la rose et des paillettes arc-en-ciel sort de nos anus !
Une fois pour toute, j’aimerais répondre à cette légende urbaine qui prétend que les hommes sont plus portés sur le sexe que les femmes.
Nous sortons de 2000 ans de domination sexuel
Je ne vous apprendrai rien en vous disant que les religions monothéistes ont amorcé un sacré tournant de l’histoire de la sexualité. La sacralisation du mariage et l’interdiction de la fornication s’adressait beaucoup plus aux femmes qu’aux hommes. Non seulement cela a permis aux hommes de pouvoir justifier la paternité de leurs enfants mais en plus cela leur donnait un certain pouvoir sur leurs femmes.
Ca, c’est la base, aussi connue et évidente que 1+1 font 2. Mais poussons la réflexion plus loin : s’il y a eu besoin de préceptes bien spécifiques s’adressant en premier lieu aux femmes, c’est bien qu’il y avait une véritable nécessité à cela. Il n’existe pas de texte sacré disant qu’il est important de boire de l’eau, par exemple. C’est totalement inutile et coule de source (sans mauvais jeu de mots). Si les préceptes du mariage et de l’interdiction de la fornication existent, c’est bien que cela n’était pas naturel. Donc que la vie sexuelle des femmes ne s’est pas toujours résumée à leur rôle d’épouse et de génitrice.
En effet, il existait de nombreux peuples païens, dont les gaulois mais aussi les francs, les celtes, les visigots ou les vikings dans lesquels les femmes avaient un statut équivalent à celui de leurs hommes et dont la sexualité dépendait de leur bon vouloir. Mieux, certains de ces peuples encourageait la sexualité des femmes considérant l’orgasme comme le meilleur moyen d’atteindre de 7ème ciel et de se rapprocher du divin. Ils voyaient même les femmes comme des êtres supérieurs dans la mesure où c’était elles qui donnaient la vie.
Il est difficile de se défaire de 2000 ans d’esclavage sexuel et d’obscurantisme (au moins sur le sujet) en un claquement de doigts. Cinquante ans, pour l’humanité, ce n’est rien. Or, l’idée qu’une femme correcte n’exprime pas son désir ou alors qu’avec son mec est solidement ancrée. Les femmes ressentent constamment cette pression sociale suggérant qu’une femme correcte n’a pas désir. Pour s’en rendre compte, il suffit d’observer les principes fondamentaux de la séduction : plus une femme se montrera disponible et ouverte, moins elle suscitera l’intérêt. En tous cas, l’intérêt ne restera que sexuel. Les femmes sont donc fortement encouragées à refréner leurs instincts d’êtres sexués éprouvant du désir.
C’est un lavage de cerveau tellement efficace et tenace que beaucoup de femmes ignorent elles-mêmes l’appétit sexuel dont elles sont capables.
Les hormones, un aphrodisiaque redoutable
On dit souvent que, par instinct, les hommes recherchent constamment du sexe et sont obsédés par la chose ; ce qui n’est pas forcément le cas mais ça, j’en parlerai peut-être dans un autre article. Ce à quoi, je réponds qu’il est bien plus facile de maîtriser un désir constant qu’un pic de libido qui plus est totalement inégal d’un cycle à l’autre sans signe avant-coureurs.
Si vous êtes grand, sportif aux yeux clairs et plutôt beau gosse, vous serez bien aimable d’éviter de retirer votre t-shirt devant moi pendant ma période d’ovulation si vous ne souhaitez pas vous retrouver plaqué contre un mur. Bon, j’exagère une peu mais ma libido est redoutable à l’arrivée de mon ovulation ou de mes règles et je suis loin mais alors très loin d’être la seule.
Pour l’ovulation cela s’explique par deux phénomènes physiologiques : la libération testostérones (oui, oui, même les femmes en produisent) et d’œstradiol qui non seulement aident les femmes à se sentir belles et désirables mais qui font également exploser leur désir à partir du 5ème jour avant l’ovulation, jusqu’à 2 jours après la dite-ovulation.
Pour la période des règles, il faut chercher vers le retour des œstrogènes dans le sang, ce qui fait exploser notre libido autour du deuxième jour des règles. Bon, ça c’est la théorie parce que moi, c’est tout de suite, voire un peu avant.
Des orgasmes féminins surpuissants
Je parle souvent d’obscurantisme sexuel lorsqu’il s’agit des 2000 dernières années car il a fallu attendre 2000 ans pour que les scientifiques se penchent enfin sérieusement sur la sexualité féminine et trouvent de vraies réponses. Et aux vues des résultats des différentes études révélées, on comprend pourquoi l’étendu de la vie sexuelle des femmes à longtemps fait trembler les hommes de l’époque. Ils sont sans équivoques : Non seulement l’orgasme féminin est 3 fois plus puissant que l’orgasme masculin mais ne plus, il dure jusqu’à 5 fois plus longtemps. Et, comme si ça ne suffisait pas, il peut se déclencher un nombre incalculable de fois lors d’un même rapport. Cela s’appelle l’orgasme multiple. Mon record ? 8 ! Oui, sérieusement.
Il est donc temps d’intégrer une vérité difficile à admettre pour les hommes : s’il est plus facile à atteindre, l’orgasme masculin n’arrive pas à la cheville de l’orgasme féminin. Mais, vous savez quoi ? Ce n’est pas grave car ce n’est pas un concours.
Croyez-vous vraiment que, dans ces conditions, le désir des femmes sexuellement épanouies reste en sourdine ? Bien sûr que non.
La sexualité féminine aussi a ses limites
Cela dit, le désir féminin s’exprime de manière différente que celui des hommes. Si les hommes sont très sensibles au visuel et à leur sens en général en ressentant du désir dès l’a vue de la commissure des seins d’une femme ou l’odeur d’une parfum entêtant, les femmes, plus cérébrales, son plus sensibles à l’ambiance dans laquelle elles se trouvent et à la connexion qu’elles partagent avec leurs amants. Pour être plus claires : une femme a davantage besoin d’être séduite pour désirer un homme. La méprise vient de là.
Il faut bien comprendre que pour atteindre l’orgasme, les femmes ont besoin de s’abandonner compétemment, de tout lâcher. Et ça, c’est plus facile avec quelqu’un qu’on connait bien, qui ne nous jugera pas et qui fera ça avec tendresse et bienveillance.
N’avez-vous jamais remarqué que plus une relation amoureuse s’installe, plus les femmes ont envie de faire l’amour alors que les hommes finissent par se lasser peu à peu ?
D’autre part, entre la fabrication d’hormones de l’attachement (l’endorphine et l’ocytocine) sécrétées lors d’un orgasme et la pression sociale font qu’une femme aura plus tendance à s’attacher qu’un homme lors de rapports sexuels réguliers.
MAIS. Que les choses soient claires : Rien, absolument rien n’empêche une femme de désirer un homme dont elle n’est pas amoureuse. L’amour ne fait qu’encourager le désir mais n’est en aucun cas indispensable.
L’idée selon laquelle la sexualité féminine est moins forte que la sexualité masculine est tout simplement erronée. Lorsqu’on s’intéresse un tout petit peu à la sexualité des femmes, on découvre très vite que chaque femme est une bombe sexuelle prête à se déclencher à n’importe quel moment et c’est bien pour ça que le sujet est tabou depuis des millénaires. Mais ce n’est pas pour autant que nous nous mettrons à sauter sur tout ce qui bouge du jour au lendemain.
Alors la prochaine fois qu’un homme vous expliquera que les mecs baisent et que les femmes font l’amour, demandez-lui s’il tient vraiment à perpétrer cette censure ou s’il ne pense pas qu’il est temps que les hommes apprennent à voir, tout simplement, de quelques choses qui n’a pas d’autre but que de faire du bien.
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