Le 17 janvier, la seconde saison de Sex Education montre enfin le bout de son nez. Et pour ceux qui ont pris le temps de découvrir la première saison de cette série britannique diffusée par Netflix, c’est un soulagement. Si ce n’est pas votre cas, afin de vous permettre d’entrer dans la danse, j’ai décidé de vous proposer 7 raisons de ne pas rater une miette de cette série qui mérite 1000 fois sa réputation.
Les séries sur le sexe, on ne va pas se mentir, j’adore ça mais elles sont très rares à avoir suscité chez moi un tel enthousiasme. La dernière dans ce cas fut Sex and the city, c’est dire. Et pourtant, sur le papier, elle avait tout pour me rebuter : une série britannique pour ado sur le sexe. Cela ne me disait rien qui vaille. Et pourtant.
Narrant les aventures d’un fils de deux sexologues réputés (Otis) qui se fait de l’argent de poche en résolvant les problèmes sexuels de ses camarades de classe ainsi que celui de ses amis, la série évite les écueils des shows pour un jeune public, nous apprenant pas mal de chose au passage.
-
A mille lieux de SKINS
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces derniers temps, les britanniques nous avaient habitués à des séries pour ado loin, très loin de leur réputation de gentlemen. Drogues, alcool, langage grossier et sexe bien souvent gratuit, le mot qui me vient à l’esprit pour les décrire est trash, super trash, beaucoup trop trash. Ça en venait ridicule.
Dieu merci, la mode du trash teen show semble bel et bien terminée. Place à une série premier degré, avec de beaux accents britanniques, une esthétique très « européenne » et un véritable message. C’est à la fois frais et semble suffisamment vrai pour s’identifier aux personnages.
Le réalisme
Loin de nous parler de la sexualité totalement décadente des lycéens britanniques, la série nous parle au contraire des difficultés de Monsieur Tout-Le-Monde en matière de sexe et nous montre que la sexualité est quelque chose de complexe et qu’il est absolument normal de pas maîtriser tous ses aspects à 16 ans. Surtout, elle nous montre qu’en matière de relations amoureuses, nous galérons tous.
De plus, le fait qu’Otis (le thérapeute en culotte courte) soit puceau nous apprends quelque chose de très important : les sexe c’est avant tout du relationnel et qu’il n’est pas nécessaire de se taper tout ce qui bouge pour comprendre les problèmes qu’il peut susciter, bien au contraire. Plus on croit savoir, moins on écoute l’autre et plus on oublie que nous sommes tous différents.
D’autre part, j’apprécie particulièrement la transparence de cette série. Ce n’est jamais vulgaire ou trash et pour autant il n’y a pas de fausse pudeur. On appelle une chatte, une chatte et les mots bite et sperme sont régulièrement prononcer sans être choquant pour autant.
-
Les acteurs
Je ne peux pas parler du casting de la série sans cité en premier lieu Gillian Anderson (Dana Scully dans X files) qui joue la mère d’Otis, ainsi qu’Alistair Petrie (Vendetta, Starwars Rogue One, Hellboy…) qui campe le rôle du proviseur et de père d’Adam, mais la jeune génération d’acteurs est également bluffante. Entre Emma Mackey (Maeve) qui est une jeune actrice franco-britannique en train d’exploser au cinéma, Asa Butterfield (Otis) extrêmement convaincant dans le rôle du gosse un chelou, Ncuti Gwata (Eric) qui m’a fait verser ma petite larme plus d’une fois et Conor Swindells (Adam) qui me rend toute chose sans que je ne comprenne pourquoi, nous avons là une brochette de futures stars, c’est moi qui vous le dis !
-
La diversité ethnique et sexuelle
Certains diront que ça devient la norme sur Netflix et que c’est ennuyeux mais dans la mesure où cette série se veut réaliste et représentative de ce que vivent les ados anglais, je trouve important d’y trouver toutes sortes d’origines ethniques et d’orientations sexuelles sans que cela ne soit un problème (à part pour un personnage en particulier) et que cela concerne des personnages principaux. Je trouve également très intéressant qu’un des protagonistes soit à la fois noir ET gay ou indien ET gay (l’homosexualité étant bien moins admise dans la communauté noire ou indienne que dans la communauté blanche). Sans être révolutionnaire, c’est un signe de l’évolution des mentalités et ça fait du bien à voir.
5. Les personnages touchants
Au-delà du thème qui me touche particulièrement pour des raisons que vous comprendrez aisément, la véritable valeur ajoutée de la série reste ses personnages tout aussi touchants les uns que les autres. Entre Otis, le thérapeute de l’école bien qu’il soit puceau et ait un véritable blocage avec le sexe, Maeve la surdouée féministe et incomprise, Adam le beau gosse victime de sa réputation de bête de sexe en rébellion contre son proviseur de père ou Eric, le perso queer qui a du mal à trouver sa place, tous possèdent une profondeur vraiment rare dans les divertissements pour ado.
J’en profite donc pour applaudir des deux mains les scénaristes de la série qui ont fait un travail d’écriture remarquable.
-
La fin du mythe de la bête sexuelle
Le thème le plus abordé dans la série reste celui de l’image, à quel point notre sexualité est importante pour la construction de notre égo et à quel point ces ados pensent tous ne pas être normaux. Comme s’il y avait une norme à atteindre en matière de sexe. Dans une société aussi narcissique que la nôtre, il est souvent facile d’oublier que le sexe est avant tout une question d’intimité et que tout est personnalisable en fonction des besoins et des goûts de chacun.
Le mythe du mâle fornicator y est pulvérisé, tout comme celui de la frêle jouvencelle qui n’a jamais vu le loup. C’est rafraichissant de voir des gamins maîtriser plus au moins leur sexualité et accepter de laisser tomber les clichés afin de trouver un réel équilibre.
-
La BO
Enfin, un petit mot sur la bande originale de la série qui est un vrai délice pour ceux qui aiment les classiques du rock des années 70’s. Tout le panthéon du rock britannique y est pour notre plus grand plaisir.
Pour toutes ce raisons Sex Education s’avère être bien plus qu’une série pour ado et se regarde avec frénésie à tout âge.
Bon, du coup, je n’ai pas besoin de vous dire ce que je ferai le 17 janvier soir.
A la semaine prochaine, mes licornes.
J’adore cette série, et pourtant les series sur les ados c’est pas mon truc. Je l’ai regardé la 1ere saison parce que j’avais une motivation : je suis ecrivain et justement j’avais commencé un roman qui se passe chez des ados du même âge avec de nombreux soucis, sexe, drogue, alcool… et je l’ai trouvé géniale, juste.
L.A. Nathy
C’est vraie qu’elle est vraiment géniale. Un régal.