Lundi matin, je suis censé écrire un article sur le sexe mais je sèche. Il paraît que ça arrive même aux meilleurs. Je dois donc être très, très bonne parce que ça m’arrive beaucoup, c’est temps-ci.
Quoi qu’il en soit, j’ai envie d’écrire sur le sexe, le bon sexe, celui qui a un petit goût de reviens-y. Je sais ce qu’il en est pour les femmes mais j’ai envie qu’un homme m’explique ce qu’il ressent quand il couche avec une femme.
J’ai donc l’idée de demander à un ancien amant, THE ancien amant, Mr multi-orgasme en personne, ce qu’il aimait avec moi. Il me parle de mes formes et du fait que je suis une « coquine ». Je mets en sourdine la petite voix qui me dit « je rêve ou il vient de nous traiter de salope, là ? » J’ai bien envie de lui répondre « Ah non, il nous traite de grosse salope. Nuance. » mais j’évite les polémiques avec moi-même le matin. Et puis, pourquoi devrions-nous nous sentir coupable d’aimer le sexe, comme si c’était quelque chose de négatif ?
Dans la mesure où je vous ai déjà fait un article sur le désir sexuel bien plus éveillé qu’on le pense chez les femmes, je creuse en lui demandant ce qui selon lui faisait que je jouissais aussi facilement avec lui. Il me répond « parce que j’adorais coucher avec toi. Je kiffais grave. »
Ah ben voilà ! Là, j’ai mon article !

Je sais que je suis privilégiée. Beaucoup de femme n’ont aucune idée de ce qu’est vraiment l’orgasme. D’autres ne le connaissent que lorsqu’elles sont seules, ce qui est tout aussi valide qu’un orgasme atteint avec un partenaire. Mais il faut être honnête : jouir dans les yeux de quelqu’un d’autre, c’est quand même autre chose. Or, combien sommes-nous à avoir eu la chance de jouir dans les bras d’un homme (ou d’une femme) ? Si peu !
Il y a celles pour qui le sexe est avant tout un échange amoureux dans lequel le plaisir de leur partenaire est plus important que le leur. Elles n’ont donc jamais cherché à explorer leur corps ou sont mal à l’aise à l’idée de se toucher devant leur partenaire. Il y a aussi celles qui n’ont pas la chance d’avoir un partenaire ouvert, se remettant en question et tenant à faire plaisir à leurs femmes. Il y a enfin celles qui ont du mal à lâcher prise, à s’ouvrir totalement et à se laisser aller pour laisser l’orgasme exploser en elles.
Mais on ne parle jamais ou si peu du fait que c’est souvent juste une question d’alchimie, que ce n’est pas parce que ça ne marche pas avec votre amoureux que ça ne marche pas du tout, qu’il ne s’agit pas juste d’anatomie (même si c’est important) ou d’amour. Parfois, c’est une question de peau, d’odeurs, d’attitude, d’ouverture au sexe, de quelqu’un qui te met à l’aise tout de suite, de mains qui savent toucher exactement comme on aime, parfois sans même le savoir, de voix qui fait frissonner en disant des choses salaces, de goût de la peau ou de la salive de l’autre…
Bref, je vous parle de désir, là, d’un désir primaire et bestial qu’on ne peut réprimer que difficilement, d’une envie de dévorer l’autre et de se laisser dévorer, d’une pulsion qui nous pousse à se laisser totalement emporter, s’abandonner jusqu’à se perdre l’espace de quelques précieuses minutes.
Parfois, les corps se parlent, tout simplement, et tout ce qu’on a à faire, c’est de débrancher le cerveau et les laisser s’expliquer.

Effectivement, lorsque je refais le compte des hommes qui ont su me faire grimper aux rideaux, ils ont certains points communs : trois sur quatre sont Bélier et tous avaient la particularité d’être tous super enthousiastes et de m’attirer énormément.
Je me souviens de ma première fois avec Mr Multi-orgasme comme si c’était hier. Ce n’est pas le genre de choses qu’on oublie. Après une mise en bouche absolument exquise, dès les 2 premières minutes qui ont suivi la pénétration, j’ai senti un orgasme démentiel arrivé. Je l’ai retenu un moment, me disant que c’était trop tôt, que ça avait l’air d’être trop gros pour être un orgasme… Et puis, je l’ai laissé aller. Non pas que j’avais décidé de me laisser jouir mais c’était juste trop fort. Je ne pouvais pas faire autrement. Et puis quelques secondes plus tard, un autre est arrivé, puis encore un. J’ai perdu le compte au bout de 6.
J’ai été super surprise du plaisir qu’il avait su me donner car la première fois où on s’est vu, je l’avais trouvé beaucoup trop brusque, limite goujat. Le date avait tourné court. Ce n’est qu’après que j’ai compris qu’en réalité, s’il avait pu me prendre devant tout le monde sur la table de brasserie où on a bu notre cocktail, il l’aurait fait sans hésiter. S’il s’était montré aussi indélicat, c’est parce qu’il mourrait d’envie de me découvrir à l’horizontale et qu’il ne voyait plus que ça. Evidemment, ça n’excuse rien mais il a su avant moi ce que je n’ai compris qu’une fois que j’avais couché avec lui : entre lui et moi, le sexe, c’est tellement évident qu’on pourrait y passer une journée entière. Et on y passé plusieurs journées entières.
Evidemment, l’envie de faire du sexe est tout de même indispensable, en tout cas pour moi, pour faire l’amour. Cela dit, entre ceux qui ont juste envie de se vider les couilles, ceux qui n’ont pas assez d’expérience et ceux qui perdent leurs moyens, c’est souvent le mec qui crève d’envie de te faire l’amour à toi et à personne d’autre sans se mettre de pression parce qu’il est dans l’instant présent et que tu désires aussi très fort qui décrochera la timbale.
Et ce pour différentes raisons.

Tout d’abord, c’est décomplexant. Il n’y a rien de plus inspirant que de se voir belle et sexy dans les yeux d’un autre. Il n’y a rien de plus grisant que de voir quelqu’un crever littéralement d’envie de vous faire l’amour. Il n’y a rien de plus excitant que de voir le corps de l’autre réagir au son de votre voix, à vos caresses ou juste à la vue de votre corps.
Qu’on soit plutôt Ugly Betty ou Monica Bellucci, on se sent incroyablement puissante et désirable quand un homme (ou une femme) vous montre à quel point vous lui faites de l’effet. On peut être super timide dans la vraie vie, quand ce genre de choses arrive, on devient instantanément une déesse du sexe.
Cela dit, ça a ses limites. Pour que ça marche, il faut être soi-même attirée par la personne car, ainsi, on valorise le ressenti de l’autre. On ne se dit pas que c’est un(e) pervers(e), un(e) mort(e) de faim, un(e) taré(e), mais bel et bien quelqu’un de tout à fait valable qui nous trouve absolument irrésistible.
Il est alors beaucoup plus facile de s’ouvrir, de s’offrir et de se laisser porter.
Ensuite, le désir est contagieux. Avez-vous déjà fait l’expérience de regarder un film porno sans le son ? Moi oui, surtout quand j’étais ado et je peux vous dire que c’est bien moins excitant que de le regarder avec, tout comme il est moins excitant de regarder un porno où les acteurs ne sont visiblement pas attirés l’un par l’autre. Ca se voit tout de suite et personnellement, le mec peut être canon à en mourir et la meuf curvy à souhait, ça ne me fait aucun effet. Ca fait pchiiit.
Voir quelqu’un réagir vivement aux stimuli qu’ils soient visuels, tactiles ou oraux est tout simplement hyper inspirant pour faire du sexe. Plus l’autre répond à ce qu’on est ou à ce qu’on lui fait, plus le désir monte prenant ainsi le chemin d’un cycle vertueux.
Et, je ne vais pas vous refaire un cours anatomique mais, plus on est excité, plus les zones de plaisir se gorgent de sang prêtent à nous faire exploser au moindre titillement.

D’autre part, plus tu as envie de faire l’amour avec quelqu’un, plus tu veux lui donner du plaisir et réciproquement.
C’est un réflexe plutôt logique mais plus quelqu’un t’inspire, plus tu as envie de donner, de le/la voir jouir, d’expérimenter, de t’amuser, de t’ouvrir, d’être créatif. Et le plus beau, c’est qu’on ne le fait même pas par calcul pour que l’autre en fasse de même. C’est juste que lorsqu’on aime faire l’amour à quelqu’un, on a envie de lui faire de bien et de se donner sans réserve.
Enfin, il y a un effet simple et évident lorsqu’on fait l’amour avec quelqu’un qu’on désire du plus profond de soi et qui ressent la même chose : on se laisse porter. On vit la chose au maximum, on savoure. On fait l’amour avec appétit sans bouder son plaisir.
Soudainement, le stress, la pression, le quotidien, les embrouilles au travail, la dernière pique de l’ex à Mathieu, la dernière facture de gaz, la voiture qui fait un bruit bizarre, les remontrances de maman, tout ça s’envole. Il n’y a plus que soi et l’autre, plus que deux corps qui s’emmêlent. On se laisse dévorer par le plaisir et Dieu que c’est bon.
En français, le mot jouir peut avoir 2 sens bien différents. D’un côté, il transcrit le fait d’atteindre l’extase et d’un autre, celui de profiter, de savourer quelque chose. Et si ces deux définitions pour un seul mot ne faisaient finalement qu’une ? Et s’il fallait tout simplement jouir pour jouir ?

Alors si vous avez du mal à trouver du plaisir dans les bras de votre partenaire, je me dois de vous poser cette question : êtes-vous sûre de le/la désirer suffisamment ? Vous arrive-t-il d’avoir envie de lui rien qu’en sentant son odeur, en le/la voyant un peu plus dénudé(e) que d’habitude, avez-vous déjà été sexuellement excitée rien qu’au son de sa voix ? Votre corps frissonne-t-il à la moindre de ses caresses ?
Si vous n’avez répondu oui à aucune de ces questions, j’ai bien peur que le problème soit plus une question d’alchimie. Et malheureusement, je n’ai pas vraiment de solution pout vous. Cela m’est arrivé et j’ai été sexuellement frustrée tout le long de cette relation.
En revanche, la bonne nouvelle c’est que, comme souvent, le problème ne vient pas de vous, ni même de lui (ou d’elle) mais plus d’un manque d’affinités purement physique.

Avez-vous vu « Le cœur des hommes 2 » de Marc Esposito ? Dans ce film qui relate les aventures amoureuses d’une bande de potes de 4 mecs, Manu (joué par Jean-Pierre Darroussin) vit une aventure extraconjugale avec une de ses clientes. Dans une scène d’amour, les deux personnages sont au lit et Manu dit à sa maîtresse « dès la première fois que je t’ai vu, mon sexe s’est dressé et a crié « maison ! » et il avait raison. Il se met là en toi et il est bien. » Cette scène est vraiment très drôle.
Je ne sais pas si le sexe de Mr Multi-orgasmes a crié « maison ! » en me voyant mais je sais qu’il m’est arrivé de me dire que son sexe, son corps, étaient juste fais pour moi. Il est parfois bon de se rappeler que certaines choses ne se trouvent pas à tous les coins de rues. Il y a des gens qui ne vivent jamais ce genre d’expériences. Je suis consciente que cette rencontre a été précieuse mais qu’il faut savoir aller de l’avant. Je suis reconnaissante de l’avoir vécu, de savoir que ça existe, que c’est tout aussi beau qu’une vraie histoire d’amour.
Lorsqu’on reçoit des cadeaux, on sait que ce sont des cadeaux car il y a un joli papier et un nœud autour, parce qu’on l’a demandé et/ou que la personne qui vous l’offre vous dit que c’est cadeau. Lorsque la vie vous offre un cadeau, il n’y a pas de carte, personne ne vous regarde avec un sourire niais attendant que vous vous esclaffez que vous en rêviez, pas de groupe de proches criant “joyeux anniversaire”. La vie a le don de nous offrir parfois ce dont on a besoin, sans vraiment le savoir. C’est à nous de se rendre compte qu’il s’agit d’un cadeau, d’être reconnaissant et d’en profiter, tout simplement.
Et vous, et si vous nous racontiez vos meilleures histoires de fesses ?
Laisser un commentaire