
Dire publiquement qu’on aime le porno quand on est une femme c’est un peu comme sortir de chez soi avec une culotte sur la tête. Qu’il s’agisse des gens qui te regarde avec dégoût et qui arrive à te traiter de trainée dépravée sans ouvrir la bouche, du jugement des féministes pour qui le porno est le diable ou des mecs qui entendent par là que tu es super chaude pour baiser avec n’importe qui et se propose généreusement pour combler tes besoins, assumer regarder ce genre de contenus relève souvent du tour de force. Pourtant, si vous lisez ces lignes, c’est que vous-même, vous aimez regarder une levrette de pros de temps en temps. Et ce n’est pas moi qui vais vous le reprocher.
Je ne vous ai jamais caché mon appétence pour le porno, surtout lorsqu’il s’agit de vous conseiller sur ce qu’on doit laisser au porno et ne surtout pas chercher à reproduire dans la vraie vie. Il y a clairement beaucoup trop de gens qui laissent le numérique leur dicter leur vie et ne laisse plus aucune place à la magie de la spontanéité. Le porno, c’est comme tout, c’est à consommer avec modération et en faisant la part des choses.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les films pour adultes souffrent d’une image bien sulfureuse. Et s’ils ont longtemps été produits par des hommes et pour des hommes, depuis une quinzaine d’années, on voit des femmes s’emparer avec brio de ce cinéma-là. C’est le cas d’Erika Lust que j’admire énormément et que j’ai eu la chance d’interviewer quand je dirigeais Curvista.
Evidemment, et heureusement, je ne suis pas la seule à apprécier son œuvre, ci-bien que 15 ans après ses débuts, la pornographe est aujourd’hui à la tête d’une maison de production, d’un site web mettant en scène les confessions des internautes et surtout d’une plateforme de streaming spécialisée dans le porno « éthique » : LustCinema. Le principe ? Au même titre que Netflix ou Disney Plus, moyennant un abonnement, on peut voir des films X travaillés et soignés dans lesquels les femmes ne sont plus les esclaves sexuelles de ces messieurs.
Cela ne vous étonnera pas de savoir que ça faisait un moment que je souhaitais essayer cette plateforme et j’ai eu l’occasion de le faire il y a quelques semaines car la plateforme proposait des prix intéressants pendant un court instant. Evidemment, je ne pouvais pas garder pour moi cette expérience de consommation de porno tellement moderne et déculpabilisant. Je vous ai donc détaillé point par point mon ressenti sur LustCinema. J’ai mis sur le grill le concept, l’interface, les contenus, l’utilisation et les tarifs.

Le concept :
Très clairement, pour moi le concept de LustCinema et son gros point fort : enfin une plateforme de streaming où on trouve du porno s’adressant surtout aux femmes. Non seulement, l’idée est d’y retrouver des films s’adressant à nous en nous évitant de passer les scènes trop violentes, par exemple, trop humiliante pour les personnages féminins… Les films sont bien travaillés, il y a clairement un effort mis sur les histoires, le maquillage, les décors, l’interprétation… C’est loin mais alors très loin d’être cheap comme peuvent l’être beaucoup de productions françaises, par exemple.
Mais en plus, nous pouvons enfin regarder ces contenus sans la culpabilité de participer à l’exploitation de performeurs sous-payés. En effet, le vrai scandale de l’industrie du porno n’est même pas le fait qu’elle produit trop souvent des contenus dégradant pour les femmes mais bien qu’elle exploite sans remord les travailleurs du sexe qui s’y produisent. Sous prétexte que les acteurs porno gagnent leur vie grâce à leur performances sexuelles, cela justifierait qu’ils seraient payés au ras des pâquerettes, quand ils sont payés, qu’on les traite comme du bétail et qu’on n’hésite pas à les forcer à tourner certaines scènes, quitte à prétendre avant le tournage qu’il s’agit d’une toute autre scène avant de leur imposer une pratique qu’ils refusent. Eh bien moi, je dis non ! Je veux pouvoir me double-cliquer la souris sans avoir à culpabiliser de pratiques que je ne cautionne pas (et je ne parle pas de pratiques sexuelles).
Or, le fait que la plateforme soit payante nous assure une certaine tranquillité : j’ai payé pour voir ce contenu. Je suis dans les clous. Les acteurs dont j’apprécie les performances ont été dument payés pour réaliser leurs scènes. Les maisons de productions sur la plateforme sont sérieuses et assurent une prévention médicale aux acteurs.
Bref en plus de qualité, on paye l’éthique de cette plateforme et ça me paraît très important. C’est pourquoi, pour moi, le concept est vraiment le gros point fort de LustCinema.

L’interface :
Pour le coup, l’interface de LustCinema n’a absolument rien à envier aux autres plateformes en streaming de porno. Passé le formulaire de confirmation d’être majeur (mais pas vacciné) pour pouvoir entrer, on y retrouve les codes du porno avec des titres en blanc ou en rouge sur un fond noir.
On a accès à toute une batterie de catégories comme les très classiques « anal », « trio », « gay/lesbien » ou encore « gros seins ». On peut également choisir de suivre le contenu d’un(e) réalisateur(rice), d’une maison de production ou d’un(e) acteur(rice) en particulier.
C’est clair, assez simple, ni mieux, ni moins bien qu’une autre plateforme. Je n’ai vraiment pas grand-chose à en dire à part qu’on peut voir qu’on est sur des contenus de qualité au premier coup d’œil.

Les contenus :
Bon, j’en ai parlé tout au long des deux premiers points : c’est également un gros point de fort de LustCinema car elle y regroupe des films pour adulte d’une excellente qualité. C’est très simple : tous les derniers films de grande boîtes de productions y sont et quand je vous parle de films, je ne vous parle pas d’une scénettes d’une quinzaine de minutes mais bien de films d’1h30 avec un vrai scénario, de vrais décors, de vrais acteurs professionnels…
On peut y voir également des séries. Parfois il s’agit juste de sagas cinématographiques avec des volets 1, 2, 3… Parfois, il s’agit vraiment de série à épisodes, vous racontant l’histoire d’un personnage (le plus souvent une femme, Lust oblige) s’ouvrant à leur sexualité.
Mais ce qui m’a le plus plu, sur cette plateforme, c’est qu’elle propose également des fictions produites par la plateforme elle-même. Et là, vous pouvez être sûrs que non seulement le scénario et la production sont de top qualité mais en plus qu’ils sont irréprochables d’un point de vue éthique.
Pour le coup, j’ai regardé The Cabain, réalisé par une ancienne pornostar qui revenait dans le game avec sa propre production et j’ai vraiment adoré ce film tant au niveau de l’histoire, de l’érotisme ou de l’esthétisme. J’ai même tenu à regarder le film en entier, ce qu’on fait rarement avec les films pour adultes, soyons honnêtes.
J’ai également pu voir The intern qui m’a moins marqué mais qui était tout de même plaisant à regardé et que j’ai vu, là aussi jusqu’au bout.
Evidemment, on y retrouve également les production d’Erika Lust elle-même, qu’il s’agisse de son premier film « 5 stories for her » ou des ses autres projets comme « Life, Love, Lust » ou encore « Cabaret Désire ».
Bref, je pourrais continuer pendant des heures sur les contenus de LustCinema. Pour moi, c’est du jamais vu. Je ne connais pas de plateforme avec autant de contenus de cette qualité. De ce côté, l’équipe d’Erika est imbattable.

L’utilisation :
Bon là, on arrive aux points négatifs. Aussi bons que soient les contenus, c’est d’autant plus frustrant quand l’utilisation est compliquée et malheureusement, j’ai eu beaucoup de mal à regarder mes films sans être interrompue par le téléchargement du streaming sur ma bande passante. Alors, oui, je vis dans le trou du cul du monde où on n’est pas prêt d’avoir la fibre mais il me semble qu’en 2021, on ne peut pas avoir la prétention de proposer une plateforme de streaming si on n’a pas développé un algorithme permettant de voir les fictions sans avoir à les télécharger.
Or, je peux regarder Netflix, Canal +, Prime TV, Apple TV, OCS et Disney + sans problème de chez moi. Je devrais pouvoir regarder LustCinema. Malheureusement, je devais attendre que tout le monde soit couché dans mon quartier pour pouvoir avoir un débit suffisant, et encore, ça laguait parfois. Et je ne sais pas pour vous, mais moi, la nuit, je dors, exactement comme tout le monde. Ça me parait un peu dingue de devoir veiller pour pouvoir voir du porno que j’ai acheté.
C’est donc un gros point négatif que je décerne à cette plateforme car, évidemment, nous n’avons pas ce problème avec les plateformes de porno gratuite. Si je paye, je m’attends à avoir des prestations supérieures à ce que j’aurais si je ne payais pas.

Les tarifs :
Autre groooooooos point négatif : le prix. Les offres de LustCinema sont les suivantes : si vous prenez à l’année, vous devrez payer 120€, soir 10€ le mois. Vous me direz que c’est plutôt correct et je suis d’accord avec vous mais attendez un peu. Si vous ne souhaitez vous engager que pour 3 mois, cela vous coûtera 60€, soit 20€ par mois et pour avoir un abonnement au mois renouvelable, on est sur 30€ par mois. Voui, madame ! Et là pardon mais je trouve ça exorbitant.
Alors clairement, il vaut mieux prendre l’offre à l’année qui sera renouvelé tous les ans mais tout le monde ne peut pas débourser 120€ d’un coup. Clairement, je ne peux pas. En tant que webentrepreneur, je ne comprends que trop bien l’intérêt de pousser les gens à prendre un abonnement à l’année afin de ne pas avoir à s’inquiéter des désabonnements mais là l’écart est beaucoup trop important et très peu de personnes sont prêtes à débourser 120€ pour regarder du porno. A tort ou à raison, dépenser autant d’argent d’un coup pour du porno est difficile psychologiquement mais aussi pour la bourse. 120€, c’est un peu plus de 2 palettes de maquillage, 3 pièces chez H&M, 2 paires de chaussures…
Bref, on en fait des choses avec 120€. Moi je veux bien payer pour du porno mais restons raisonnable ! J’aurais pu aller jusqu’à 15€ par mois mais là, on est au double.
Après, je pense que ce qui pourrait être intéressant à mettre en place, c’est un engagement sur un an qu’on pourrait payer mois par mois. Ainsi, ça permet à la plateforme de se prémunir des gens qui de s’inscrive qu’un mois pour télécharger tous les contenus et les regarder plus tard et ça reste accessible à ceux qui veulent payer pour avoir un porno de qualité.
Cela dit, je ne vois même pas l’intérêt de chercher à truander de la sorte car, et j’ai oublié de le préciser, des tas de nouveautés sont ajoutées tous les mois, exactement comme sur Netflix. Je soupçonne même la plate-forme d’avoir lancé des séries pornographiques pour feuilletonner leurs fictions et tenir en haleine l’utilisateur. Ce qui fait, vraiment, qu’à moins d’être vraiment déçu par les prestations de la plateforme, tu n’as pas envie de te désabonner. Est-ce pour cela qu’après des années existence, elle n’es toujours pas amélioré la capacité de chargement sur la bande passante ? C’est bien probable.

En conclusion :
Bien que j’ai été totalement conquise par l’offre de contenus de films, le débit du site était vraiment insuffisant pour que je puisse regarder mes films sans encombre. Or, je trouve absolument inadmissible de payer aussi cher pour avoir une utilisation aussi médiocre. J’estime qu’à 30 balles par mois, tu as intérêt à proposer un service irréprochable et ce n’était pas le cas. J’ai donc résilié mon abonnement.
Mais pour être honnête, j’ai des remords. Je souhaiterais attendre que la plateforme comprenne que pour rentabiliser son modèle économique, elle est obligée de baisser ses prix car il y a peu de personnes prêtes à débourser autant d’un coup pour s’offrir du porno mais d’un autre côté, ce genre d’initiative est tellement demandeuse en terme de budget que je me demande si elle en arrivera là un jour.
D’autre part, il est possible que ce soit justement le positionnement du site que de proposer une offre prémium.
Bref, pour résumer, je pense que LustCinema est la meilleure plateforme de streaming à condition d’avoir la fibre et un salaire de carde supérieur.
Et vous, dites-moi tout : seriez-vous prêts à payer pour voir du porno ? Jusqu’à combien seriez-vous prêt(e) à payer ?
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